Le conte, comme les autres formes d’expression
populaire, fait partie d’un ensemble plus vaste qu’on
appelle la littérature orale. Celle-ci est le plus souvent
le résultat ou la symbiose de traditions orales, locales
ou régionales. Dans toute tradition, il est difficile de
séparer ce qui relève de l’oralité proprement dite et
ce qui relève d’autres pratiques rituelles ou symboliques.
À l’origine, dans des temps reculés, il est certain
que le récit, le poème, le chant ou le drame
étaient étroitement liés aux champs symboliques qui
les motivaient. L’énonciation orale, sous forme de
contage, de récitation, de scansion, de psalmodie ou
de chant, s’inscrit naturellement dans le cadre de
l’énonciation anthropologique dans lequel le dire et le
faire coïncident et signifient. Cette signification est
autant individuelle que collective puisque l’être individuel
se fond dans l’être collectif.