Ce livre n’est pas une étude historique, mais un essai, écrit avec toute la subjectivité d’un homme qui a eu de grands sentiments à l’endroit de Bourguiba. De plus cet essai mémorial, ne se rapporte qu’à des épisodes dont j’ai été témoin. J’en parle, comme je les ai vus ou sentis – peut-être, parfois, imaginés ? – en tout cas, comme j’en ai souvenir, (…) Cet ouvrage est évidemment fragmentaire, lacunaire, car son propos n’est pas de présenter une somme de l’ère Bourguiba ou d’en donner une vue exhaustive. (…) Cet essai est aussi, chemin faisant, une tentative d’exégèse de la personnalité de Bourguiba, à travers certaines de ses grandes actions. Bourguiba étant un être protéiforme, on peut faire de lui des portraits multiples, opposés même. Chacun de ceux qui l’ont approché conserve de lui, sans doute, une image singulière, à nulle autre conforme. Car chacun l’a vu agir selon une logique particulière, celle de l’instant (…) ou celle de la fonction, avec les impératifs qu’elle impose. Au surplus, cet essai ne concerne que la période où Bourguiba était le véritable acteur de son pouvoir. Après 1969, ce pouvoir sera exercé, en son nom, par des 1er ministres qui n’en référeront au chef de l’État que de loin en loin (…)