La médecine que l’on a tendance à appeler moderne, pratiquée par des médecins issus des universités, s’est vraiment imposée en Tunisie au début du XIXème siècle. Leur arrivée est souvent liée à l’impulsion de princes beylicaux éclairés dont les plus marquants furent Mustapha Bey (1786-1837), ayant régné de 1835 à 1837, et dont les successeurs furent Ahmed Bey Ier (1806-1855) qui a régné de 1837 à 1855, M’Hammed Bey de 1855 à 1859, Sadok Bey de 1859 à 1882. Il faut noter cependant depuis le début du XVIème siècle jusqu’en 1850 environ, la présence, pour des périodes plus ou moins longues, de quelques médecins diplômés de facultés européennes, ayant rejoint la Tunisie à la demande de princes, ou plus ou moins contraints, parfois même à la suite d’actes de piraterie. (…). Ils étaient plus ou moins dépendants du pouvoir beylical, qui jouait vis-à-vis d’eux un rôle d’employeur ou de protecteur, et plus ou moins en situation délicate avec les soignants ou empiriques reconnus par une ijazah. (…)