Le grand poète tunisien Abul-Qacim Chabbi (1909-1934) a laissé, en plus de son
recueil de poésie, des écrits en prose, dont ce « Journal » qui fait ici l’objet d’une
traduction française. Il s’agit d’un texte court et inachevé, couvrant une période
qui ne dépasse guère six semaines (janvier-février 1930). En dépit de sa briéveté,
ce journal renferme, à profusion, pensées, faits, impressions et jugements divers.
Si la part d’autobiographie y est réduite, il s’apparente à plusieurs genres littéraires:
mémoires, pensées, essais.
Les confidences de Chabbi sont discrètes : quelques croquis de personnalités
connues, notamment son professeur de droit Mohamed Malqi, ses amis hommes
de lettres, Mustapha Khraïef, Zine Al-Abidine Senoussi, Mohamed Halioui…Sur
lui-même, le poète livre quelques réflexions relatives à son caractère, son éducation,
son attachement à son père. Il est muet sur sa mère et sa «fiancée», dont il ne donne
même pas le nom. Quand il découvre les préoccupations de son esprit, il est moins
réservé.